… On visite des Écuries royales
Dimensions inégalées, décors somptueux, les écuries de Versailles continuent de susciter l’admiration.
DEUX BÂTIMENTS EN FORME DE FERS À CHEVAL font face à l’imposant château de Versailles.
Ils abritent les écuries édifiées entre 1679 et 1683 par Jules Hardouin-Mansart pour Louis XIV, qui veut les voir depuis sa chambre. Entre la petite et la grande, aucune différence architecturale. Elles tirent leur nom de la fonction des chevaux qui y séjournent. Dans la première, les chevaux de service qui tirent voitures et carrosses. Dans la seconde, ouverte au public en 2003 grâce à la création de l’académie du spectacle équestre, les chevaux montés par le roi et l’armée.
Les écuries de Versailles constituent le plus grand chantier jamais entrepris pour loger des chevaux. L’ampleur inégalée des dimensions ainsi que la somptuosité du décor suscitent l’admiration des contemporains de Louis XIV. « Tout prince d’Europe en aurait fait son palais, ce n’était pourtant que les écuries du roi de France ! », plaisante Julie Migaud, chargée de développement.
Le bâtiment est gardé par les chevaux du char d’Apollon, sculptés sur le fronton, qui semblent bondir au-devant de la façade.La porte principale franchie, voici les boxes qui s’alignent sous les voûtes de pierres et de briques, intactes.
A l’origine, les chevaux étaient logés dans des stalles, séparées par de simples bas-flanc (maigres séparations en bois). Ils étaient attachés têtes vers le mur. Dans la grande travée, on peut encore apercevoir les mangeoires taillées dans la pierre. Elles témoignent d’une époque où la Grande écurie hébergeait 300 chevaux (1 000 en comptant ceux de la Petite écurie), quand ils ne sont plus que 45 aujourd’hui.
Les fins luminaires qui se déroulent en spirales verticales sur les grilles des boxes donnent aux chevaux des allures de licornes. Animaux magiques et majestueux, ils retrouvent la place centrale qu’ils occupaient à la cour.
Traités comme des rois, Lusitaniens, Quarter-horses et autres Sorraias disposent de douches et de solariums à la croisée des travées. De quoi se refaire une beauté avant les représentations de « La Voie de l’écuyer », spectacle donné chaque samedi et dimanche, et se délasser après l’effort.
La visite s’achève par le manège, réhabilité par l’architecte Patrick Bouchain à la demande de Bartabas. De vastes miroirs s’étendent sur toute la hauteur des murs. Au plafond, des lustres en verre de Murano, clin d’oeil évident à la galerie des glaces. D’autant que, tous les week-ends, les chevaux dansent ici sur les accords de Bach. Royal !
Journal Le Parisien
Le 02/10/2016
PAR ÉMELINE COLLET
PHOTOS : PHILIPPE LAVIEILLE
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